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>>Le Honcourt : une abbaye de Cocagne

10 avril 2012
Auteur(e) : 
AWL , FDH

Le public venu nombreux à la conférence organisée par la Société d’Histoire du Val de Villé le 28 mars dernier a découvert une page ignorée de l’histoire de la vallée et de ce qui fut l’un de ses joyaux : l’abbaye du Honcourt, sise à Saint-Martin. On sait que la Guerre des Paysans en 1525 avait fait des ravages et cela n’était sûrement pas sans raison vu les dîmes et prébendes qu’encaissait ladite abbaye sur les villageois des environs. Qui mieux que Georges Bischoff, l’auteur de « La Guerre des Paysans » publié en 2010, est le mieux placé pour en parler ? Ce professeur, Directeur de l’Institut d’Histoire de l’Alsace, est venu présenter le fruit de ses recherches sur le sujet ; plus particulièrement la période de reconstruction qui a suivi la fameuse guerre.

L’abbé Paul Voltz ayant été chassé lors de cette émeute, celui qui l’a remplacé n’a rien fait et c’est Heinrich Jestetten, un jeune abbé de 23 ans, doté d’une solide formation à Bâle et à Fribourg qui est ensuite nommé au Honcourt, en charge de remettre cette abbaye sur pied. Un document de 1548, écrit par Jestetten dresse un état des lieux et décrit les travaux entrepris. Bien sûr le brave abbé qui vise surement une charge plus prestigieuse enjolive les résultats, au point de croire que Saint-Martin est devenu le Pays de Cocagne.

Heinrich Jestteten découvre une abbaye en piteux état, mais il est ingénieux et il possède le sens des affaires. Il y construit d’abord une tuilerie, puis une forge et une scierie. Il loge ces artisans sur place en y adjoignant une métairie qui se transforme en auberge. Après réfection des murs d’enceinte, il pense à rendre plus confortable cette abbaye. Une grande pièce sera chauffée avec un poêle en fer, un luxe à l’époque. On y aménage une chambre d’hôte et au-dessus une grande pièce avec cheminée « à la française ». A cette époque l’abbaye ne compte que quatre moines, mais elle possède neuf chevaux. Il faut aussi entreposer le fruit de la dîme en nature et une grande cave bien aménagée avec pressoirs est capable de stocker mille hectolitres de vin. C’est dire que la vigne se portait bien dans la vallée de Villé à l’époque.

Le conférencier a poursuivi en évoquant le profil de cet abbé hors norme. N’est-il pas le père de deux bâtards ? Il vise même la charge d’abbé de Murbach et n’hésite pas à employer une méthode peu catholique pour y arriver. Un raid tourne court et lui vaut un séjour à la prison de Lure d’où il s’évade pour se faire oublier en Italie en poursuivant ses études en droit canonique ( ?) et civique avant de revenir au Honcourt où il reste jusqu’en 1556. Il va ensuite d’abbaye en abbaye et décède en 1575 comme abbé de Banz.

Fréddy Dietrich


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